Pour germer, l’innovation requiert plusieurs acteurs

L’équipe de Ferme d’hiver répète à qui veut l’entendre qu’un projet d’innovation « ne peut se faire seul » et que « la collaboration est la clé ». Nous avons rencontré ses membres pour mieux comprendre comment ils sont parvenus à mettre en place leurs partenariats de recherche et d’affaires, et ce qu’ils en ont tiré.

Ferme d’hiver est une entreprise d’« agtech » fondée en 2018, avec l’ambition de développer un procédé d’agriculture « verticale » pour faire pousser des fruits ou des légumes en toute saison, dans une salle où tous les paramètres de croissance sont contrôlés par l’intelligence artificielle (IA). « Notre objectif est d’offrir aux maraîchers une technologique “clé en main”, leur permettant d’avoir une production constante, prévisible et saine tout au long de l’année », explique Daphné Mailhot, directrice de la commercialisation de Ferme d’hiver.

Le fondateur et chef des technologies, Yves Daoust, a d’abord prouvé son concept par une culture de fraises dans le cadre d’un projet-pilote mené dans une petite ferme laboratoire à Candiac. Fort de ce succès, l’entrepreneur a établi un premier partenariat d’affaires en s’associant, puis en rachetant l’ancienne ferme familiale que ses parents avaient vendue 40 ans plus tôt. « Nous voulions démontrer la fiabilité de notre procédé à l’échelle industrielle, explique-t-il. Les Serres Vaudreuil sont devenues un centre d’innovation où nous confrontons nos idées à la réalité des maraîchers. »

Une rentabilité dopée à l’IA

Le concept de « ferme verticale » est rentable en lui-même, et ce, même s’il est déployé avec une intervention humaine, assure Yves Daoust. L’utilisation de l’IA vise à aller chercher un 20 % de rentabilité supplémentaire afin de rendre le projet à la fois commercialisable et exportable.

À terme, les algorithmes modélisés par Ferme d’hiver doivent permettre à un maraîcher de déterminer les conditions optimales de croissance de sa culture verticale (exposition au soleil, au vent et à la pluie), puis de les automatiser de manière mécanique, dans une boucle de rétroaction.

Pour développer ce volet essentiellement technologique, Ferme d’hiver a établi deux types de partenariats de recherche. Le premier vise à résoudre des problèmes ponctuels à court terme, en passant par le programme de recherche collaborative du Mitacs. « Quand tu endosses un étudiant du Mitacs, il fait sa thèse de maîtrise ou de doctorat sur ton problème d’affaires. En 2019, nous avons reçu un étudiant de l’ETS qui avait une maîtrise en efficacité énergétique. Cette personne a fait la modélisation énergétique de notre système et nous l’avons embauché par la suite. Ç’a été extrêmement rentable pour nous, car il comprenait notre procédé de A à Z. »

L’autre type de partenariat réside dans des chaires de recherche. Il a pour objectif de résoudre des défis d’innovation plus importants. « La littérature existante nous explique comment une fraise fonctionne dans un champ ou dans une serre, mais pas à l’intérieur, dans un environnement entièrement contrôlé », explique Yves Daoust.

 

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