Ferme d’Hiver cultive le succès grâce à une approche d’agriculture intégrée et des solutions durables.

Ferme d’Hiver mise sur la durabilité environnementale, l’atteinte de l’autonomie alimentaire et les partenariats stratégiques. L’entreprise a suscité l’attention et les gros titres grâce à un financement récent de 46 millions de dollars élevant ses ambitions à un autre niveau. Indoor Ag-Con a eu l’occasion de rencontrer les dirigeants innovants de cette entreprise québécoise : Yves Daoust, fondateur et chef des technologies et Alain Brisebois, président et chef de la direction, afin de discuter des avantages de leur approche, de leur objectif d’aider les cultivateurs à remplacer 10 % des importations de fraises du Canada, de la célèbre Fraise d’hiver, des stratégies de financement et des opportunités futures dans l’industrie de l’agriculture en environnement contrôlé (AEC).

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Yves Daoust (CTO) et Alain Brisebois (CEO) dans la ferme verticale de Ferme d’Hiver.

Ferme d’Hiver est décrite comme une « entreprise technologique qui conçoit, déploie et exploite des solutions d’agriculture en environnement contrôlé (AEC) qui fonctionnent en harmonie avec les systèmes agricoles existants ». Pouvez-vous expliquer en quoi votre technologie et votre approche diffèrent des autres fermes verticales et quels avantages elle offre sur le plan du rendement, de la qualité et de la rentabilité ?

Yves Daoust : Le concept de Ferme d’Hiver intègre une ferme verticale de fraises avec une serre traditionnelle adjacente. De plus, notre ferme verticale de fraises est capable de chauffer efficacement la serre adjacente – ou tout autre bâtiment – en hiver. Comme la récupération de chaleur est une préoccupation majeure en AEC, cette solution constitue une innovation majeure qui réduit la dépendance des serres aux combustibles fossiles et diminue leur empreinte carbone. De plus, cette intégration permet de générer des revenus supplémentaires, car les agriculteurs peuvent cultiver des fraises dans la ferme verticale, mais aussi des poivrons, de la laitue, des aubergines ou des tomates, etc., dans la serre en utilisant la même quantité d’énergie. La solution de Ferme d’Hiver illustre qu’il est possible pour l’AEC d’être à la fois rentable et écologiquement durable. Pour atteindre ce double objectif, nous utilisons une approche multidisciplinaire de l’automatisation intelligente – en intégrant les connaissances des producteurs, l’agronomie, l’ingénierie et l’intelligence artificielle (IA). Notre système de contrôle environnemental numérique, CERVEAU, vise à optimiser le rendement, maximiser l’efficacité énergétique et améliorer les revenus en caractérisant pleinement le comportement de la plante de fraise en AEC par le biais de données, de modélisation physique et d’apprentissage automatique.

L’un des objectifs de Ferme d’Hiver est d’aider les cultivateurs à remplacer 10 % des importations de fraises au Canada. Pouvez-vous parler des avantages environnementaux et économiques qui pourraient découler de la réalisation de cet objectif, et de la manière dont Ferme d’Hiver travaille à le concrétiser ?

Alain Brisebois : L’agriculture verticale est une avancée agricole prometteuse qui offre un potentiel pour une agriculture durable dans les années à venir. Chez Ferme d’Hiver, en plus de fournir un chauffage efficace de la serre adjacente, l’agriculture verticale élimine le besoin de pesticides chimiques. Ceux-ci sont connus pour leurs effets néfastes sur l’environnement et la santé humaine. De plus, étant donné que Ferme d’Hiver permet une production locale, elle réduit au minimum les besoins de transport, ce qui réduit encore l’empreinte carbone de la production de fruits et légumes. D’autres avantages de nos pratiques de production incluent une consommation d’eau nettement inférieure par rapport à la production traditionnelle en plein champ et la maximisation des zones cultivables grâce à l’empilement vertical des plants. En utilisant des technologies de gestion et de récupération de chaleur, nous permettons aux cultivateurs de produire une variété de produits de serre en hiver, favorisant ainsi conjointement l’autonomie alimentaire et la génération de revenus supplémentaires pour les cultivateurs. Notre objectif est de proposer des solutions durables pour l’agriculture, non seulement pour le Québec, mais aussi pour les communautés du monde entier qui sont confrontées à des défis liés à la sécurité alimentaire.

Veuillez nous en dire un peu plus sur la Fraise d’hiver et ce qui la rend si spéciale.

Alain Brisebois : Le Québec est réputé pour ses délicieuses fraises de champ. Nous sommes très fiers de pouvoir offrir aux consommateurs cette saveur québécoise si spéciale même pendant les mois d’hiver ! Grâce à un environnement parfaitement contrôlé qui garantit une qualité élevée, une fraîcheur et une saveur exceptionnelle, la Fraise d’hiver se distingue vraiment sur le marché par son goût naturellement sucré et sa couleur rouge éclatant.

Félicitations pour l’annonce récente de votre levée de fonds de 46 millions de dollars ! Nous avons lu que ce financement provient de diverses sources, y compris des organisations gouvernementales et des partenaires privés. Pouvez-vous nous parler de l’approche de Ferme d’Hiver pour obtenir des financements et établir des partenariats stratégiques ?

Alain Brisebois : Merci beaucoup ! Dans une industrie émergente comme la nôtre, le financement est crucial. Ce financement était particulièrement important pour nous, car il démontre que notre concept peut être intégré avec succès au sein de l’industrie agricole et que l’AEC peut être à la fois durable et rentable. L’approche de Ferme d’Hiver pour obtenir des financements et établir des partenariats stratégiques a toujours été guidée par un fort engagement envers l’innovation et une vision axée sur le profit. De plus, les objectifs et la vision de notre entreprise sont alignés sur les priorités gouvernementales, telles que la promotion de l’autonomie alimentaire, la réduction des émissions de GES et le développement d’une économie plus durable. Lorsque nous avons conçu la solution, il était primordial qu’elle soit éligible aux programmes de financement et de soutien agricole disponibles. Nous avons également démontré comment le secteur agricole peut embrasser l’ère numérique avec des technologies de pointe prêtes à être déployées, ce qui a été déterminant dans notre succès jusqu’à présent. Notre site de Vaudreuil produira bientôt près de 1 million de kilos de fraises par an, ce qui est une réalisation significative pour nous et le mouvement de l’agriculture verticale!

Quelles sont, selon vous, les plus grandes opportunités pour l’industrie de l’agriculture en milieu contrôlé (CEA) dans les années à venir, et comment Ferme d’Hiver travaille-t-elle à les saisir ?

Yves Daoust : Actuellement, l’accessibilité et le coût de l’énergie sont des enjeux majeurs dans le développement de l’AEC. Le succès de Ferme d’Hiver repose en partie sur le fait que nous avons abordé ces aspects dès le début. Cela nous a donné l’élan nécessaire pour continuer à construire une solution de plus en plus durable et rentable pour la production de fruits et légumes frais. L’innovation joue un rôle crucial pour l’avenir de l’industrie, c’est pourquoi Ferme d’Hiver est engagée et à poursuivre son travail en IA dans les domaines de l’agronomie et de l’ingénierie. Notre objectif est de veiller à ce que nos technologies soient rentables et accessibles pour les cultivateurs à travers le monde entier.

 

 Lisez l’article original (en anglais) sur le site de Indoor-Agcon

 

 

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